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Gabon: les contrôles interdits à Libreville pour lutter contre le racket policier

Longtemps dénoncé, le racket organisé par les policiers a toujours persisté et s'est durablement enraciné dans les rangs des forces de l'ordre au Gabon. Pour endiguer le phénomène, le gouvernement a interdit aux policiers et gendarmes d'effectuer des contrôles dans le périmètre de Libreville et ses environs. Un numéro vert a été mis à disposition pour dénoncer tout contrôle illégal.

Avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma

Rond-point du PK12, dans la capitale du Gabon. Un policier siffle. Il est là pour réguler la circulation et non pour arrêter le taxi, et encore moins pour effectuer un contrôle. Telle est la nouvelle consigne du gouvernement, qui entend lutter contre le racket organisé par les forces de l'ordre. Jean Robert Menié, président du Syndicat libre des transporteurs terrestres, observe la scène avec joie :

« Toutes les voitures que vous voyez payaient de l'argent. Et vous voyez que c'est vide, en dehors des policiers qui sont là pour la régulation. Et du coup, les gens peuvent vraiment travailler dans la sérénité. »

Jean Robert Menié lutte depuis trois décennies contre le racket des policiers. Jamais il n'avait observé une application aussi stricte des instructions du gouvernement. Il insiste : « L'évolution du phénomène des tracasseries policières et du racket avait atteint un niveau d'asphyxie énorme dans notre secteur d'activités. La suspension de cette pratique nous permet de travailler dans une plus grande sérénité. »

Les chauffeurs de taxi, eux, sont naturellement soulagés. « On est même très contents. Parce que c'était vraiment embêtant », assure l'un d'eux.

Selon les instructions du gouvernement, dès qu'un policier ou gendarme est surpris en flagrant délit de contrôle, c'est son chef hiérarchique qui est automatiquement sanctionné. La peur a changé de camp, ricane un usager.