Ces derniers jours, la capitale ghanéenne, Accra, a été la scène de manifestations appelant à la démission du président Nana Akufo-Addo. Jeudi, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées en marge d'une marche vers le palais présidentiel. Amnesty International avait alors dénoncé des violences policières. Ce lundi, l'organisateur de ce mouvement, #OccupyJulorbiHouse, a lancé un nouvel appel à manifester pour décembre et avant cela, un autre groupe compte aussi faire entendre sa voix mardi prochain.
« Une meilleure gouvernance et la fin de la corruption », voilà les revendications des manifestants. En 2021, ils étaient réunis sous le hashtag #FixtheCountry ou #Reparezlepays. Aujourd'hui, ils ont inventé une nouvelle phrase : #OccupyJulorbiHouse, un jeu de mots autour du nom du palais présidentiel Jubilee House et le terme « Julorbi » qui signifie « voleur » en langue locale.
Une façon de dénoncer les scandales à répétition qui touchent le gouvernement, selon Oliver Barker-Vormawor, organisateur de la mobilisation : « Le président s'est fait une réputation pour avoir blanchi plusieurs fonctionnaires accusés de corruption et il a fait des déclarations qui ont compromis plusieurs enquêtes sur des allégations de malversation. La phrase #OccupyJulorbiHouse, fait également référence à la crise économique et sociale à laquelle nous sommes confrontés. Les sondages montrent que de nombreux Ghanéens aspirent à un changement de gouvernement », explique-t-il.
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En réaction aux manifestations, un membre du NPP, le parti au pouvoir, a déclaré sur X (anciennement Twitter), dimanche 24 septembre, que le gouvernement a hérité d'une économie en lambeaux. Un argument qui ne convainc pas vraiment Bernard Mornah, organisateur d'un autre mouvement citoyen #AriseGhana. « Cela fait sept ans que le NPP est au pouvoir et ils veulent toujours attribuer au gouvernement précédent la responsabilité de leurs propres échecs. Aujourd'hui, les jeunes ne trouvent pas d'emploi alors que les personnes nommées par le président Akufo-Addo cachent des millions dans leurs maisons. Est-ce que c'est l'ancien régime qui a permis aux hauts responsables nommés par le président Akufo-Addo de voler de l'argent ? Ce gouvernement n'est pas apte à diriger cette nation », tance-t-il.
Le mouvement AriseGhana appelle notamment à la démission du gouverneur de la banque centrale, pointant la mauvaise gestion de l'économie nationale. Le mouvement prévoit de défiler dans les rues d'Accra mardi prochain.
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