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Huawei nomme Meng Whanzou à la présidence dans un contexte difficile

Le géant chinois des télécoms Huawei a annoncé ce vendredi 31 mars un fort repli de ses bénéfices en 2022 sur fond de sanctions américaines et a nommé la fille de son fondateur à la présidence tournante du groupe.

Née en 1972, Meng Whanzou avait été il y a quelques années au cœur de graves tensions diplomatiques entre d'un côté la Chine et de l'autre les États-Unis et le Canada. Sa nomination était attendue. Elle succède à Eric Xu à la tête d'une entreprise fortement pénalisée par le contexte économique et les sanctions américaines.

Huawei est placé depuis 2019 sur liste noire par l'administration américaine dans un contexte de rivalité technologique avec la Chine et de soupçons d'espionnage pour le compte des autorités chinoises. « Les restrictions américaines sont notre nouvelle normalité », a souligné la nouvelle présidente du groupe peu après sa nomination.

Cette mesure coupe le groupe des chaînes d'approvisionnement mondiales en composants, mais aussi du système d'exploitation Android de Google, présent sur l'immense majorité des smartphones dans le monde. Une situation qui fragilise lourdement la branche téléphones de Huawei, poussé en 2020 à se séparer de sa marque d'entrée de gamme, Honor.

Un groupe toujours largement bénéficiaire

Dans ce contexte, Huawei a annoncé vendredi un bénéfice net en baisse de près de 69% sur un an pour l'année 2022. Le groupe a dégagé un bénéfice de 35,6 milliards de yuans (environ 4,7 milliards d'euros), contre 113,7 milliards de yuans un an plus tôt (environ 15,2 milliards d'euros). Il s'agissait alors de sa meilleure performance historique. Le chiffre d'affaires du groupe est en revanche en légère progression sur un an (+0,9%), à 642,3 milliards de yuans (85,8 milliards d'euros).  En 2021, il s'était affiché en repli de plus de 28%.

« En 2022, un environnement d'affaires difficile et des facteurs extérieurs au marché ont continué à peser sur les activités de Huawei », a admis lors d'une conférence de presse le président en exercice du groupe, Eric Xu. « D'importants investissements en recherche et développement » expliquent également cette baisse, a indiqué une porte-parole de Huawei.

(Avec AFP)

Saga diplomatico-judiciaire au Canada autour de Meng Wanzhou

Le 1er décembre 2018, la discrète cadre s'était brutalement retrouvée au cœur d'une saga diplomatico-judiciaire, exacerbée par une rivalité technologique entre les États-Unis et la Chine. La numéro deux de Huawei était ainsi arrêtée à la demande de Washington lors d'une escale à l'aéroport de Vancouver au Canada. Inculpée pour « fraude bancaire », Meng Wanzhou était accusée d'avoir menti pour contourner les sanctions américaines contre l'Iran. Un délit passible de plus de 30 ans de prison aux Etats-Unis, vers lesquels elle était menacée d'extradition.

Quelques jours plus tard, deux Canadiens, Michael Spavor, un homme d'affaires, et l'ex-diplomate Michael Kovrig, étaient arrêtés en Chine, provoquant une crise entre Pékin et Ottawa.

Après près de trois ans de procédure, Meng Wanzhou a finalement retrouvé la liberté en septembre 2021 et regagné la Chine. La justice américaine a définitivement refermé ses poursuites contre elle en décembre 2022.

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