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Inondations au Pakistan: à l'ONU, l'avertissement du premier ministre Sharif aux pays pollueurs

Au Pakistan, les inondations ont recouvert un tiers du pays et provoqué la mort de près de 1 600 personnes depuis le mois de juin 2022. Alors que de nombreux dirigeants ont, depuis mardi, parlé changement climatique à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, avec plus ou moins de conviction, l’intervention du Premier ministre pakistanais était très attendue : Shehbaz Sharif a douloureusement décrit son pays ravagé, et a pointé la responsabilité des pays pollueurs.

Les inondations « dévastatrices » qui ont frappé le Pakistan cet été ne sont qu'un prélude pour le reste de la planète victime du changement climatique, a averti, vendredi 23 septembre, à la tribune des Nations unies, le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif : « Alors que je me tiens ici, mon cœur et mon esprit n’ont pas pu quitter mon pays. J’ai toujours l’impression d’être en train de visiter une des zones touchées par les inondations. Pendant quarante jours et quarante nuits, un déluge biblique s’est abattu sur nous. Dans ce Ground Zero du changement climatique, des millions de migrants climatiques cherchent toujours un petit morceau de terre à l’abri, au sec pour planter leurs tentes, pleurant leurs morts, leur avenir, leurs moyens de subsistance. »

« Devrons-nous gérer cette crise tous seuls »

« Il est temps de se demander non plus ce qui pourrait être fait mais ce qui doit être fait, dit encore Shehbaz Sharif. Ce qui se passe au Pakistan ne doit pas concerner que le Pakistan. Les zones sensibles comme mon pays sont dans la liste des dix pays les plus vulnérables face au changement climatique, mais ils émettent moins de 1% des gaz à effet de serre. Il est donc raisonnable d’attendre au moins un semblant de justice pour ces pertes et ces dommages. Lorsque nous aurons quitté cette auguste assemblée, et que nous parlerons de conflits comme en Ukraine, la question que je me pose c’est serons-nous seuls ? Devrons-nous gérer cette crise tous seuls, abandonnés à notre sort, pour une crise que nous n’avons pas engendrée ? »

Un tiers du pays sous les eaux

Les inondations au Pakistan ont été causées par des pluies de mousson torrentielles, dont l'intensité est accrue par le réchauffement climatique, selon des experts et responsables pakistanais, écrit l'AFP. Elles ont recouvert un tiers du pays - une zone de la taille du Royaume-Uni - détruisant habitations, commerces, routes, ponts et récoltes agricoles. En visite en septembre sur place, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, avait déclaré n'avoir « jamais vu un carnage climatique de cette ampleur », et appelé les grands pollueurs à « arrêter cette folie » consistant à investir encore dans les énergies fossiles.

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