La contre-offensive victorieuse de l'armée ukrainienne sur le front est, place l'armée russe dans une situation difficile, mais un obstacle naturel se dresse face aux troupes de Kiev et pourrait bloquer la manœuvre : la rivière Oskil.
Certes, l'armée russe n'a pas vu le coup venir. L'offensive surprise lancée par Kiev le 6 septembre sur le front est l'a contrainte à un retrait précipité, au-delà de la ville d'Izioum. Pour Moscou, le revers est sérieux. Pour autant, son armée ne s'est pas effondrée. Les troupes russes se sont repliées sur la rive orientale de la rivière Oskil. Du nord au sud, cet affluent du Donets traverse l'Oblast de Kharkiv, et constitue par conséquent un obstacle naturel facilement défendable.
Cette ligne de défense a néanmoins un point de faiblesse, un saillant : c'est la ville de Lyman. Situé à 40 kilomètres au sud-est d'Izioum, il s'agit d'un véritable verrou. La conquête de cette localité permettrait aux forces ukrainiennes de contourner la rivière Oskil par le sud et ainsi de prendre la ligne de défense russe à revers.
La météo pourrait devenir hostile
Galvanisés par leurs succès, les soldats ukrainiens y mènent d'âpres combats. Mais après dix jours d'offensive, la progression n'est plus aussi rapide.
Mais pour Kiev, le temps presse, car la météo pourrait bientôt devenir hostile. Les pluies d'automne ne devraient plus tarder, provoquant une petite « raspoutitza ». Bientôt la terre se gorgera d'eau, clouant sur place les troupes mécanisées.
Ce vendredi matin, le procureur général de la région séparatiste prorusse de Lougansk, mais aussi son adjointe, ont été tués par une explosion « à la suite d'un acte terroriste », selon la déclaration du dirigeant prorusse de la région, rapporte notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri. Sur sa chaîne Telegram, Léonid Passetchnik, a ajouté : « cela montre que le régime de Kiev a dépassé toutes les limites de l'acceptable ».
Toujours ce vendredi, le responsable de l'administration prorusse dans la ville de Berdiansk dans le sud de l'Ukraine, une ville conquise très tôt ce printemps, a annoncé la mort de deux personnes : la responsable de la commission électorale de la ville, Lioudmila Boïko, qui était chargée notamment de l'organisation d'un vote de rattachement à la Russie a été tuée avec son mari, chef adjoint de l'administration de la ville.
Ce ne sont pas les premiers responsables prorusses visés. Depuis plusieurs mois les attaques se multiplient.
