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Le déchirant message d'une mère à sa fille fauchée lors de l'attentat de Nice

Les auditions de parties civiles se poursuivent au procès de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice. À la barre notamment ce mercredi, Margaux. Une toute jeune maman, de 28 ans aujourd’hui qui, plus qu’un témoignage à la cour, a adressé un déchirant message à sa fille Leana, tuée à seulement 2 ans et demi.

Avec notre envoyée spéciale au Palais de justice de Paris, Laura Martel

« À toi, ma fille qui m’a appris à devenir mère à seulement 19 ans, qui a fait naitre en moi cet amour indestructible » débute Margaux, face à la photo de Leana, tresses blondes et salopette bleue. « Ce 14 juillet, je t’ai dit au revoir en t’envoyant des bisous, qui aurait cru que nous faisions nos adieux mon amour, m’entends-tu quand je parle seule chez moi, seule sur ta tombe ? », lance la jeune femme.

Ce soir-là, Leana est sur la Prom' avec son père, Margaux un peu plus loin. Une envie de bisous, elle envoie un texto, le papa répond qu’ils rentrent déjà. « Cinq minutes plus tard, ton père appelle en hurlant, je n’comprends rien, je vois les gens courir, j’appelle tata, elle dit qu’ils tentent de te réanimer, mes jambes se coupent. » Le pire confirmé, Margaux refuse d’y croire. « Je me suis dit "elle ouvrira les yeux quand elle me verra" mais ni mes cris ni mon amour n’ont pu te réveiller ».

« Le monde des survivants », dit Margaux, c’est « le désespoir », « la haine », « les questions qui hantent » : « l’as-tu vu ce gros camion qui venait sur toi, à quoi tu pensais-tu pendant que ton petit corps tombait sur le sol, nous enterrant tous ? » Margaux a eu deux autres filles, « mais ce rôle de mère est devenu tellement dur » confie-t-elle, terrifiée que chaque au revoir soit en fait un adieu.

« Des fois, je me dis que j’attendrai qu’elles soient bien dans leur vie pour enfin partir, la vie est tellement longue sans toi », souffle-t-elle. Le terroriste, « je suis bien contente qu’il soit mort, mais j’aurais aimé qu’il agonise, comme j’agonise tous les jours », assène Margaux, avant un dernier mot à sa fille : « aujourd’hui, c’est mercredi, tu aurais dû être avec moi à la maison. Mais je suis là à te rendre hommage parce qu’on n'a pas su te protéger dans ton pays. Je te promets de survivre au mieux à ta mort. »