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Le Pérou, pays refuge pour les malades du sida

Journée mondiale

Faute de soins dans leur pays, certains malades du VIH, qu'ils soient Équatoriens, Colombiens ou encore Dominicains n’ont pas d’autre choix que de migrer au Pérou pour survivre. Les traitements y sont gratuits pour tous depuis 2004.

Avec notre correspondante à Lima, Juliette Chaignon.

Il y a quatre ans, Yurena, atteinte du VIH, n’a plus le choix. Au Venezuela, son médecin ne peut lui prescrire que la migration. « La situation était horrible, raconte-t-elle. J’ai passé un an et demi sans traitement. Il n’y avait plus de médicaments, ni de réactifs pour faire les examens de contrôle. »

Après quelques recherches et avec l’aide d’associations, Yurena a migré légalement au Pérou pour raisons de santé. Pour elle, les examens et anti-rétro-viraux sont gratuits. Lima a instauré la gratuité des traitements contre le VIH pour tous. Quitter son pays n’a pas été facile, mais c’était la seule solution. Elle témoigne : « Tout ce sacrifice, c’est pour ma santé. C’est très dur : j’ai la santé mais je me sens si seule ici. Dans mon pays, le gouvernement dit que ça s’améliore. Mais ma fille qui est encore là-bas m’a dit le contraire. »

Un traitement difficile d’accès

Yurena fait partie des 8 000 malades vénézuéliens venus se soigner au Pérou ces cinq dernières années. Toutefois, pour pouvoir être traité, il faut souvent surmonter les lenteurs administratives et les discriminations, même à l’hôpital. Résultat, seule la moitié des malades étrangers prennent leur traitement au Pérou.

La gratuité ne fait pas l’accès, constate Marlon Castillo. Ce responsable associatif explique que nombre de malades étrangers arrivent sans leurs papiers, ce qui les oblige à payer des tests jusqu’à 100 ou 200 dollars pour avoir accès au traitement gratuit contre le VIH. « Les associations les prennent en charge mais à long terme ce n’est pas viable », conclut Marlon Castillo.

Plusieurs associations ont donc proposé une nouvelle loi pour garantir la prise en charge des étrangers malades du VIH dès leur arrivée au Pérou, peu importe leur statut migratoire. Selon le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida, 98 000 personnes vivaient avec le virus dans le pays en 2021.

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