Ce mercredi après-midi, Alexandre Loukachenko était en visite en Abkhazie, une république sécessionniste de la Géorgie. Un événement, tant le président biélorusse résiste depuis des années aux pressions de Moscou pour reconnaître cette entité qui s’est séparée de la Géorgie en 1993, au terme d’une guerre qui avait fait 10 000 morts.
Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
Cela fait au moins une douzaine d’années qu’Alexandre Loukachenko se fait prier par le Kremlin, quand il ne s’agit pas de menaces, pour que la Biélorussie reconnaisse l’Abkhazie. Mais le sujet de l’intégrité territoriale est trop sensible dans l’ancien espace soviétique pour qu’il cède aux pressions, d’autant que le dictateur de Minsk est un maître dans l’art de flouer Moscou.
Mais sa visite surprise ce mercredi à Soukhoumi, la capitale abkhaze, est une première. À ce titre, elle est considérée en ex-URSS comme un signe important que les lignes sont en train de bouger dans la région. Chacun remarque qu’elle intervient au lendemain de la clôture des pseudo-référendums organisés par Moscou pour annexer quatre régions de l’Est et du Sud de l’Ukraine.
Le Kremlin orchestre de grandes manœuvres géopolitique ces dernières semaines, en marge de la guerre. Fin août, Aslan Bzhania, le chef de l’entité séparatiste, a été invité à Moscou pour s’entendre dire qu’il serait bon de rejoindre l’Union de la Russie et de la Biélorussie, créée en 1997. Une de ces organisations inventées par Moscou pour faire perdurer la pourtant défunte Union soviétique.
