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Les pays des Balkans demandent le soutien de l'Otan face aux pressions russes

Les pressions de la Russie dans le Caucase et dans les Balkans occidentaux ont occupé une large part de la réunion de l'Otan qui a pris fin, mercredi 30 novembre, à Bucarest. Les ministres des Affaires étrangères de Moldavie, de Bosnie-Herzégovine et de Géorgie étaient d'ailleurs invités à participer à la dernière session du sommet et ils ont fait part de leurs inquiétudes.

Qu'ils s'agisse des conflits territoriaux dans le Caucase ou des tensions nationalistes dans les Balkans, les craintes de déstabilisation liées à l’influence de la Russie sont exacerbées par le conflit en Ukraine, comme l’a exprimé Bisera Turkovic, ministre des Affaires étrangères de Bosnie-Herzégovine. « Les Balkans occidentaux et en particulier nous, la Bosnie-Herzégovine, sommes très préoccupés par l’avenir et par ce que le conflit pourrait entraîner pour notre pays », a-t-elle déclaré. 

Les partenaires de l'Otan vont augmenter les moyens de formation militaire déjà existants dans ces pays ainsi qu'en Géorgie a annoncé Jens Stoltenberg, et vont renforcer les outils de développement et de réformes. Il faut resserrer les liens et sans tarder, explique le secrétaire général de l'Alliance atlantique. « S’il y a une leçon à retenir de l’Ukraine, c'est qu’il faut soutenir ces pays maintenant, a-t-il souligné. Plus nous pourrons apporter de soutien à ces pays – certes différents –, mieux ce sera pour éviter de voir les choses se développer dans la mauvaise direction, comme on l'a vu avec l’invasion de l’Ukraine en début d’année. »

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L’Italie a elle appelé à « davantage d'Europe dans les Balkans occidentaux » par la voix de son ministre Antonio Tajani, ancien président du Parlement européen. 

Le prochain sommet des dirigeants de l'UE et des Balkans occidentaux a justement lieu la semaine prochaine, certains rapprochements, notamment avec la Bosnie-Herzégovine, devraient s'y concrétiser.

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L'Otan «lucide» face aux défis posés par la Chine

L'autre dossier abordé lors de cette réunion, ce sont les défis posés par la Chine, que ce soit ses développements militaires, ses avancées technologiques ou ses activités cyber en croissance. Ces dernières années, l'alliance militaire s'est préoccupée de plus en plus de la montée en puissance de Pékin, les États-Unis exhortant leurs alliés européens à prendre en compte cette menace potentielle.

Lors d'un sommet en juin, les dirigeants de l'Otan avaient pour la première fois évoqué les « défis systémiques » posés par la Chine et ses liens plus étroits avec la Russie. « Les défis auxquels nous sommes confrontés sont mondiaux, et nous devons les relever ensemble au sein de l'Otan », a déclaré Jens Stoltenberg mercredi, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance à Bucarest.

« Nous ne considérons pas la Chine comme un adversaire. Nous continuerons à dialoguer avec la Chine lorsque cela est dans notre intérêt, notamment pour transmettre notre position unie sur la guerre illégale de la Russie en Ukraine », a-t-il ajouté. « Nous restons lucides », a-t-il poursuivi, évoquant les défis posés par le géant asiatique. 

Le contrôle par la Chine d'infrastructures critiques dans les pays de l'Otan et la possibilité que les alliés deviennent dépendants de Pékin pour des matières premières et des technologies stratégiques suscitent une inquiétude croissante. « Nous continuerons bien sûr à commercer et à nous engager économiquement avec la Chine », a déclaré Jens Stoltenberg. « Mais nous devons être conscients des dépendances, réduire nos vulnérabilités et gérer les risques », a-t-il souligné.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré pour sa part qu'il y avait une « convergence croissante » avec les alliés européens sur le sujet. « Nous ne cherchons pas le conflit avec la Chine. Au contraire, nous voulons l'éviter. Nous ne voulons pas d'une nouvelle guerre froide. Nous ne cherchons pas à découpler nos économies », a-t-il affirmé. « Nous cherchons simplement à être lucides sur certains des défis que pose la Chine », a-t-il dit, alors que la Chine n'a pas condamné l'opération militaire russe en Ukraine, sans toutefois accepter de fournir des armes à Moscou.

(avec AFP)