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Liban: nouvelle manifestation devant la Banque centrale à Beyrouth

Au Liban, le plongeon économique semble sans fin, mais la société ne se mobilise plus. Plusieurs manifestations cette semaine ont du coup créé la surprise. Mercredi 22 mars, d’anciens militaires, dont la retraite ne vaut plus rien, se réunissaient dans le centre-ville. Et le jeudi 23 mars, plusieurs dizaines de déposants ont crié leur colère devant la Banque centrale.

Avec notre correspondante à Beyrouth, Laure Stephan

La foule est petite, mais la colère totale devant la banque centrale du Liban : contre l’institution, contre les banques, contre les politiciens qui leur sont liés. 

Les seniors sont nombreux, comme Maurice Srour, 80 ans, les rêves d’une retraite dorée derrière lui. « J'ai travaillé 55 ans dans ma vie, 10 ou 15 ans à l'étranger, j'ai ramassé de l'argent et c'est pour vivre, continuer ma retraite, mais ils ont tout pris. Je vous dis la vérité, c'est que mes frères sont à l'étranger et ils m'envoient de l'argent de temps en temps, c'est seulement ça qui me garde en vie », témoigne Maurice Srour.

Après avoir lancé des pétards contre la Banque centrale, des manifestants caillassent les cloisons métalliques d’une banque. Des policiers regardent sans intervenir, presque fraternels, leurs salaires ne valent plus rien.

« Ce sont une mafia, ce sont des voleurs »

Hanane Al-Sayed, mère de famille, spray à la main, vient de taguer « voleurs » sur la paroi. « Cela fait quatre ans que nous les gens du collectif "Cri des déposants" on descend dans la rue, qu’on parle, qu’on crie, qu’on revendique. On va devant les banques, mais elles ne nous répondent pas. Ce sont une mafia, ce sont des voleurs. Les banquiers ont sorti leur argent, et ils gardent le nôtre », fustige Hanane Al-Sayed.

Personne dans la foule ne croit à une solution proche, mais il y a une volonté : ne pas se résigner.

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