Lituanie: Vilnius, qui attire toujours plus de nouveaux habitants, fête les 700 ans de sa fondation

De notre correspondante à Vilnius,

Dans la lettre qu’il a envoyée le 25 janvier 1323 dans plusieurs villes et même jusqu’à Avignon en France, qui est alors le lieu de résidences des papes, le grand-duc Gédiminas demande à ce que l’on recopie sa lettre et qu’on la cloue à la porte des églises, pour faire passer le mot, en quelque sorte.

Pour attirer les étrangers à venir s’installer, il leur promet d’être exemptés de tout impôt sur leur activité. Et cela fonctionne. Des marchands, des artisans vont se rendre à Vilnius et dans le grand-duché de Lituanie. On retrouve des marchands allemands, des négociants écossais. Le grand-duc assure aussi la liberté de culte pour tous. C’est ainsi qu’aujourd’hui, au détour d’une ruelle, on découvre à Vilnius une église luthérienne, ou orthodoxe, ou une synagogue. Il existe encore une rue de la Mosquée.

L’histoire de la ville n’a pas été un long fleuve tranquille

Les XVe et XVIe siècles sont une période assez faste pour la ville. Vilnius est à la tête d’une confédération qui s’étend des rives de la mer Baltique à la mer Noire. On y publie les statuts de Vilnius, une sorte de première Constitution en Europe. L’université de Vilnius est fondée en 1579. Cela dure jusqu’au XVIIIe siècle.

Ensuite, Vilnius et le grand-duché tombent dans les mains du tsar russe. Après une courte période d’indépendance, c’est l’occupation soviétique. Cela fait 30 ans désormais que Vilnius est de nouveau la capitale de la Lituanie indépendante.

700 ans après sa fondation, la ville poursuit son agrandissement

Aujourd’hui, Vilnius est une ville qui ne cesse de croître. Elle compte toujours plus d’habitants chaque année, plus de 600 000 début 2023. La tradition d’accueil est toujours présente : plus de 70 000 Ukrainiens se sont installés dans le pays depuis le début de la guerre il y a presque un an. Avant, c’était les Biélorusses, nombreux à avoir fui la répression d’Alexandre Loukachenko.

Le pays cherche toujours à attirer les investissements étrangers, par exemple dans le cinéma ou dans le monde des start-ups. Des exemptions d’impôts existent pour attirer les talents. Mais il reste toujours des points sensibles, comme la rénovation des immeubles qui permettraient de mieux isoler les bâtiments ou encore la question du devenir du patrimoine soviétique qui fait toujours débat dans la société.