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Madagascar: un combustible à base de balles de riz pour éviter la déforestation

Pour trouver une alternative à la déforestation massive, plusieurs sociétés planchent depuis des années sur la fabrication de combustibles plus écologiques et plus durables que le charbon. C’est le cas d’une entreprise japonaise qui tente de s'implanter sur le marché malgache en proposant une machine de fabrication de combustible solide à base de balles de riz (écorces des grains de riz).

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

Après quelques minutes de chauffe, la Grind Mill, une machine alimentée grâce à l’énergie d’un moteur de tracteur, se met à produire de gros serpentins de combustible prêt à l’emploi. « Ces balles de riz sont triées, c’est-à-dire qu’ils enlèvent les cailloux et les autres impuretés qui peuvent détruire la machine. On verse dans la machine et c’est tout. Oui, c’est juste du compactage de balles de riz et c’est tout. Aucun ajout d’autre produit ! », vante Herdmane Harisoa, qui assure la promotion de la Grind Mill partout sur l’île pour le compte de l’entreprise japonaise. Pour l’instant, c’est un prototype qui a été présenté cette semaine au grand public. Il nécessite encore quelques ajustements avant une éventuelle commercialisation.

Lova et son père possèdent une entreprise d’extraction d’huiles essentielles en Itasy. Il y a quatre ans, ils ont acquis une Grind Mill qui fonctionne sur groupe électrogène. « Vu la situation à Soavinandrina, la destruction de l’environnement et notre société qui demande beaucoup de bois de chauffe pour faire fonctionner les alambiques, on a décidé d’acheter cette machine de briquettes de balles de riz pour diminuer notre consommation en bois de chauffe et mieux préserver l’environnement », explique-t-il. Et d’ajouter : « Le coût est vraiment rentable. Ça revient moins cher, malgré tout, de payer du gazole, par rapport à l’utilisation du bois de chauffe, sans compter l’amortissement de la machine ».

Mais autre bémol : la machine coûte cher, environ 70 millions d’ariarys. Et les pièces de rechange mettent six mois à arriver sur l’île.

Concernant la fabrication, la Jica, l’agence de coopération internationale japonaise, qui a financé les études de faisabilité, encourage l’entreprise à trouver des partenaires malgaches capables de fabriquer la machine localement. Son objectif est de pouvoir la distribuer plus facilement auprès des ménages et coopératives de l’île et avoir ainsi un véritable impact sur l’environnement. Car sur la Grande île, la protection de l'écosystème est un sujet préoccupant. Plus de 90% de la population utilise le bois comme principale source d’énergie pour la cuisson et le chauffage. Résultat, Madagascar a perdu quasiment 50% de ses forêts naturelles depuis les années 50.