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Madagascar: un partenariat avec l'École des Chartes pour valoriser et protéger les archives

Reportage

À Madagascar, le département d’histoire de l’université d’Antananarivo est sur le point de signer un partenariat avec l’École Nationale des Chartes de Paris, réputée pour former à la science des archives. Jusqu’à la fin de la semaine, une délégation du prestigieux établissement effectue une série de rencontres et d’ateliers, en vue de poser les bases d'une future collaboration.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

« Là, ce sont les différents rayonnages, où sont classés les thèses et les mémoires, mais il y a également des ouvrages », présente Eva Andriamasimanana Rakotovao, directrice de la documentation, des publications internationales et de l’édition à l’université d’Antananarivo. « Le cadre de classement, il est méthodique ? C’est par thématiques ? » interroge Michelle Bubenicek, la directrice de l’École Nationale des Chartes. Les échanges se font dans les sous-sols du bâtiment des archives universitaires, au milieu des étagères regorgeant de vieux manuscrits.

« Ici, ce conditionnement est mal adapté. Regardez, il endommage gravement les documents. Tous les bords sont cornés en fait, idéalement, déjà pour les sauver, il faudrait les sortir de ces tiroirs, explique Michelle Bubenicek. Très concrètement, là, on est en train de regarder ce qui va pouvoir constituer le terrain des stages. Là par exemple, on vient de découvrir de beaux documents anciens. Ça peut faire l’objet de stage d’inventaire, à la fois de la part des élèves du département d’histoire de Tana [Antananarivo, NDLR] mais aussi éventuellement de futurs archivistes paléographes de Paris qui auraient à cœur de venir faire un stage ici à Tana. »

Une mine d'informations pour les chercheurs à conserver

Cette mobilité croisée et la promesse, aussi, d’une coopération en matière de formations, réjouissent Eva Andriamasimanana Rakotovao, qui déplore de grands manques auprès de ses employés. « Jusqu’à maintenant, on apprenait tout sur le tas. Nos personnels n’ont donc pas du tout la notion de comment on gère des archives. »

Mais pour la cheffe universitaire, ce partenariat est aussi l’occasion de redorer l’image de la science des archives, auprès du corps professoral, mais aussi auprès des élèves. « Beaucoup d’entre eux ne savent même pas ce que sont les archives alors que c’est dans celles-ci que l’on peut puiser des informations très importantes pour la recherche. »

C'est une manière aussi de susciter des vocations, et permettre la sauvegarde de pans entiers de l’histoire du pays.

►À écouter aussi : La marche du monde - Sénégal : partager les archives, construire la mémoire