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Madagascar: une collision fluviale mortelle fait au moins 14 morts

Le dernier bilan diffusé, ce lundi 12 septembre, fait état de 14 morts et au moins quatre disparus lors du naufrage d’un bateau, dimanche 11 septembre, dans le nord-ouest de l'île. Les autorités peinent à comptabiliser le nombre de survivants, créant l’incertitude sur le nombre de victimes encore à retrouver.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

Cette collision mortelle entre une vedette de transport de passagers et un navire de marchandises intervient neuf mois après l’une des pires catastrophes maritimes qu’ait connue la Grande Île : 88 personnes avaient succombé au naufrage de leur embarcation clandestine. Les autorités avaient alors promis plus de contrôles.

Dimanche, vers 17 heures, soit trois heures après l’horaire autorisé, la vedette Mazava II quitte le port d’Ambiky avec 33 personnes à son bord, principalement des femmes et des enfants, direction Antsohihy, via le bras de mer La Loza. Quinze minutes avant d’atteindre sa destination, alors que la nuit est tombée, la vedette percute à pleine vitesse l’Eau Vive Fenorano, un boutre de marchandises effectuant le trajet inverse. Aucune des deux embarcations n’était équipée de feux de navigation. Aucune ne disposait de l’autorisation de navigation de nuit. La vedette sombre. Le boutre, lui, prend la fuite.

« Le problème, jusqu’à présent, c’est qu’on n’arrive pas à compter le nombre de rescapés », explique le général Olivier Elack, directeur général du Bureau national de gestion des risques et catastrophes. « Pourquoi ? Parce qu’après l’accident, les gens ont essayé de sauver leur vie. Et ils se sont éparpillés. Donc, on est en train de faire des recherches pour comptabiliser les personnes qui ont réussi à sortir de l’eau. Une dizaine de personnes ont déjà été recensées, mais on peut s’attendre à ce que le bilan s’alourdisse », ajoute-t-il.

Cet accident rappelle donc le dramatique naufrage du Francia III, en décembre dernier, où 88 personnes avaient péri et pour lequel le propriétaire et commandant du bateau – en délit de fuite – n’a pas encore été retrouvé. À l’époque, l’Autorité portuaire maritime et fluviale avait exhorté l’État à renforcer les moyens de sauvetage, les contrôles et les sanctions.

D’après Jean-Edmond Randrianantenaina, son directeur général, les choses ont changé, depuis : « Oui, on a une avancée particulière en ce sens. On est en train de faire le déploiement des balises AIS sur les navires non conventionnels. On prépare la promulgation du nouveau code de transport maritime et fluvial, avec des sanctions plus sévères par rapport aux accidents maritimes. On a ouvert de nouvelles représentations, notamment un bureau à Analalava, et c’est la raison pour laquelle, avec cette nouvelle représentation, on a pu arrêter le boutre, dimanche soir, cinq heures après la collision. »

Selon le code pénal et le code maritime, les quatre membres de l’équipage devraient être jugés prochainement pour « accident mortel » et « délit de fuite ». Une enquête de sécurité a été ouverte. Dimanche, le bateau avait réussi à quitter le port d’Antsohihy en se soustrayant aux contrôles obligatoires des autorités.