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Pérou: le Parlement du pays bloque tout débat sur des élections anticipées jusqu'à août 2023

Ce vendredi 3 février, le Parlement péruvien a bloqué jusqu'au mois d'août prochain tout débat visant à avancer les élections générales d'ici fin 2023, empêchant ainsi le renouvellement de la présidence et de l'organe législatif que réclament - depuis décembre 2022 - les manifestants.

Invoquant un vice de procédure, la commission parlementaire de la Constitution a refusé, ce vendredi 3 février, de débattre d'un projet de loi présenté par la présidente, Dina Boluarte, qui, dans l'espoir de calmer les manifestations qui ont fait 48 morts, proposait d'avancer les élections présidentielle et législatives à octobre 2023. « Le règlement intérieur (...) stipule clairement qu'une question qui a été mise en suspens ne peut être rediscutée en commission qu'à l'issue (d'une année) de législature », a déclaré aux journalistes Alejandro Cavero, un parlementaire du parti de centre droit Avanza Pais qui a appelé à rejeter la proposition de l'exécutif.

Mandat de cinq ans

Selon la loi péruvienne, la présidence et les parlementaires ont tous deux un mandat de cinq ans, qui expire en juillet 2026. Le règlement intérieur du Parlement stipule donc qu'une « même proposition » ne peut être présentée « avant la période annuelle suivante des sessions », qui commence à la fin du mois de juillet de chaque année. « Avancer les élections ne peut être traité avant (...), il faudrait attendre le mois d'août de cette année », a expliqué Omar Cairo, constitutionnaliste et professeur à l'université privée Pontificia Universidad Católica. Le 2 février, le Parlement a rejeté pour la quatrième fois une nouvelle proposition visant à avancer le scrutin prévu en avril 2024.

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Les troubles ont éclaté après la destitution et l'arrestation le 7 décembre du président de gauche Pedro Castillo, accusé d'avoir tenté un coup d'État en voulant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir. Sa vice-présidente Dina Boluarte l'a remplacé début décembre 2022, en vue de terminer le mandat de son prédécesseur jusqu'en 2026. Ce même mois, le Congrès avait avancé les élections à avril 2024, mais la présidence insiste pour que l'organe législatif avance le scrutin à cette année, espérant ainsi calmer la contestation.

Démission de la présidente, seule option

Le Parlement a signifié aujourd'hui au pays qu'il veut « rester en place » jusqu'en 2026, a affirmé à l'AFP M. Cairo. Pour le moment, selon les experts, la seule option possible pour avancer les élections est une démission de Mme Boluarte, ce qui conduirait le président du Parlement, José Williams, à lui succéder et à convoquer immédiatement les élections.

(Avec AFP)

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