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Procès de l'attentat de Nice: la tragique histoire de la famille de Laura

Au procès de l'attentat du 14-Juillet à Nice, c'était le deuxième jour, ce mercredi 21 septembre, consacré à l'audition de parties civiles. Parmi elles : les proches de Laura, tuée à 13 ans, dont le corps est resté longtemps non identifié. Durant plus de deux heures, quatre membres de sa famille se sont succédé à la barre pour raconter le choc de l'attentat, le calvaire des trois jours passés sans être fixés sur son sort, et l'effet dévastateur du drame sur leur foyer.

Avec notre envoyée spéciale au palais de justice de Paris, Laura Martel

Leur famille s'est « disloquée », confient-ils. Ce soir-là, sur la Promenade, « Laura m'embrasse dans le cou, me dit "maman, je t'aime" et je lui rends son bisou. Au moins, on a eu cet échange », souffle Marie-Claude.

Quelques secondes après, le camion est là. « Je pousse ma petite sur le côté, mais soudain, je ne la vois plus », se souvient sa maman.

Pour son père, c'est le trou noir. « Peut-être que sans ça, j'aurais pu la sauver », se morfond Jacques. Pour retrouver sa fille, il hurle son nom à en perdre la voix. Avec sa femme blessée, ils vont de corps en corps. En vain.

Le lendemain, on leur demande un prélèvement d'ADN. Littéralement fous d'angoisse, ils sont hospitalisés.

C'est donc à Nicolas, 16 ans, et surtout à Lucie, 19 ans, qui n'étaient pas sur la Promenade, qu'incombe la suite pour cette famille. À eux les cruelles désillusions des fausses pistes venues des réseaux sociaux. À eux l'annonce brutale d'un commissaire le 17 juillet : « La bonne nouvelle, c'est qu'on l'a retrouvée, la mauvaise, c'est qu'elle est morte. »

À, eux aussi, le choc, à l'hôpital psychiatrique : « Mon père était allongé, ses larmes coulaient, mais il ne répondait pas. Ma mère hurlait qu'il fallait qu'on lui rende Laura. Elle m'a attrapée au col, ça a un peu dégénéré », raconte Lucie.

Douleur, culpabilité, reproches... la famille implose. Lucie a souffert du fardeau des responsabilités qui l'ont empêchée de vivre son propre deuil. Nicolas a fui cette ville trop pleine de souvenirs.

« On ne se comprenait plus », regrette Marie-Claude. Quant à Jacques, il n'arrive plus à regarder Audrey, la jumelle de Laura, qui a choisi de témoigner plus tard, seule.

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