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Roger Federer, un entrepreneur hors pair

Quelle retraite pour Roger Federer ? Le joueur de tennis suisse a annoncé la fin de sa carrière professionnelle jeudi 15 septembre. Une nouvelle page devrait s'ouvrir pour Federer, dans le business et les affaires. L'homme de 41 ans est à la tête d'une fortune qu'il s'emploie à faire fructifier depuis quelques années.

Même à la fin de sa carrière, alors qu'il multipliait les blessures et jouait très peu, Federer était le sportif le mieux payé au monde avec près de 100 millions d'euros par an. Son capital, lui, était estimé à 500 millions d'euros il y a trois ans. Il est sans doute encore plus élevé aujourd'hui, car Roger Federer est l'exemple même du sportif-entrepreneur, à l'instar de Serena Williams, toute jeune retraitée du tennis professionnelle qui lui a rendu hommage sur les réseaux.

Une impressionnante collection de sponsors

Son image d'excellence, d'élégance, peut paraître parfois un peu lisse, mais elle lui permet de négocier des contrats en or. « Il a su incarner et attirer à lui des partenaires qui avaient comme point commun de se placer dans le haut de gamme de leur industrie. Rolex pour les montres, Barilla pour les pâtes, Mercedes pour les voitures, explique Vincent Chaudel, cofondateur de l'Observatoire du sport business. C'est un sportif qui vient d'un petit pays, la Suisse, et il a réussi à être aimé du monde entier. Il y a très peu de sportifs qui ont réussi à faire ça. Il va au-delà de la performance sportive, il est aussi dans la performance marketing ».

Ce que Michael Jordan a fait pour le basketball, Roger Federer l'a réalisé pour le tennis. Il a réussi à impacter l'économie de son sport, bien aidé par Tony Godsick, son agent qui l'accompagne depuis 2005. Un homme d'affaires américain sans concession, qui a tendance à monnayer le moindre des faits et gestes de son protégé.

Pendant plus de vingt ans, c'est avec Nike que Roger Federer noue un partenariat. Après un divorce houleux, le Suisse se tourne vers la marque japonaise Uniqlo en 2018. Il signe un contrat de dix ans au montant pharamineux de 300 millions d'euros. Ce grand fan de mode a lui-même six marques de vêtement ainsi qu'une société de baskets suisses On Running qui cartonne en termes de ventes.

Une retraite bien chargée

Pour sa retraite, Roger Federer a placé les pions et tout préparé. « Comme Michael Jordan ou David Beckham, il a rayonné hors de son sport et cela continuera bien après la fin de sa carrière professionnelle. Son image va continuer à être intéressante pour de nombreux annonceurs, prédit Vincent Chaudel. Il y aura les contrats publicitaires qui seront source de revenus, et il va aussi continuer à influencer son sport avec la Rod Laver Cup ». Cette compétition de tennis, portant le nom du mythique joueur australien des années 1950, se déroule tous les ans – elle se tiendra la semaine prochaine à Londres. Créée sous l'impulsion de Roger Federer, elle oppose une sélection de joueurs européens contre « le reste du monde ».

Le Suisse est également à la tête d'une fondation à son nom. Il finance par ses propres fonds des initiatives en Afrique australe sur le thème de l'éducation des jeunes. Grâce à son entregent et sa popularité, la Fondation, aujourd'hui administrée par sa mère, Lynette Federer, originaire d'Afrique du Sud, a recueilli 52 millions de dollars en 18 années d'existence. La Roger Federer Foundation a lancé des programmes pour favoriser l'école, notamment au Lesotho ou en Namibie. « On va encore le voir, même s'il ne jouera plus », glisse Vincent Chaudel.

En effet, Roger Federer, son aura et l'empreinte laissée bien au-delà du tennis, vont lui permettre de rester présent.