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Turquie: face à l'inflation, les Turcs se tournent vers les produits «maison»

La hausse des prix à la consommation a franchi un nouveau sommet en Turquie, atteignant en septembre un taux officiel de 83,5% sur un an. Alimentée par la hausse des prix de l'énergie et par la politique monétaire du président Erdoğan, l'inflation touche tous les secteurs, à commencer par les transports et les denrées alimentaires, dont les prix ont bondi de 93%. Alors, pour faire des économies, de nombreux Turcs privilégient les produits « faits maison ».

Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer

D'un œil expert, penchée sur l'étal, Fatoş achète les deux principaux ingrédients de son concentré de tomates, qu'on appelle « salça » en turc : des tomates, bien sûr, et des poivrons. Elle en remplira des bocaux entiers, qu'elle consommera jusqu'au printemps.

Fabriquer son propre salça ? Une habitude que cette retraitée avait un peu perdue. Mais le prix des conserves a tellement augmenté que Fatoş s'est remise aux fourneaux. Non sans pester sur la hausse du coût de son panier de courses.

Tout est cher, partout ! Même le marché est devenu cher. Mais ça reste moins cher que dans les magasins. Alors, autant cuisiner soi-même quand on le peut. C'est simple : en Turquie, si tu as de l'argent, tu manges ; si tu n'en as pas, tu ne manges pas !

Selma, employée d'une coopérative qui vend ses salça sur le marché, confirme que ses produits ont moins de succès ces derniers mois :

Chacun se demande comment il va passer l'hiver. Faire ses propres salça, ses propres pâtes… c'était un peu passé de mode, mais c'est en train de revenir. Le bon côté, c'est que les gens mangent plus de produits cuisinés à la maison. Le mauvais, c'est que ça repose essentiellement sur le travail des femmes... Ça alourdit leur travail domestique.

Le président Recep Tayyip Erdoğan, qui espère être réélu en juin 2023, affronte le mécontentement des Turcs. Il a promis une baisse de l'inflation à partir du début de l'année.

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