Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Turquie: le président Erdogan accuse la grande distribution d’alimenter l'inflation galopante

En Turquie, les prix à la consommation ont enregistré une hausse de 84,4% sur un an en novembre, selon les chiffres officiels publiés ce lundi. L’inflation demeure particulièrement marquée pour les transports et l’alimentation, avec une augmentation annuelle moyenne de 102% des prix des produits alimentaires. Le président Erdogan accuse d'ailleurs la grande distribution d’alimenter l’inflation. Il a promis la semaine dernière un renforcement des contrôles.

Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer

Pour Recep Tayyip Erdogan, les enseignes de grande distribution sont les coupables désignées de l’explosion des prix de l’alimentation en Turquie. Il les accuse de gonfler leurs marges, de stocker des produits pour les vendre plus chers et plus tard. Empêtré dans une polémique, le président de l'Association des détaillants alimentaires a démissionné le 4 décembre.

En Turquie, l’inflation demeure particulièrement marquée pour les transports et l’alimentation, avec une augmentation annuelle moyenne de 102% des prix des produits alimentaires. Illustration : sur un marché d'Istanbul.
En Turquie, l’inflation demeure particulièrement marquée pour les transports et l’alimentation, avec une augmentation annuelle moyenne de 102% des prix des produits alimentaires. Illustration : sur un marché d'Istanbul. Marco Plassio/Creative Commons

Les écarts de prix peuvent en effet être impressionnants. Selon l’Union des chambres agricoles, en novembre, une laitue coûtait en moyenne, soit 236% plus cher au consommateur que son prix d’achat au producteur. Pour une pomme, l’écart était de 209%, 180% pour le persil, les courges ou les carottes.

À écouter aussi : en Turquie, face à l'inflation, les Turcs se tournent vers les produits «maison»

Miser sur le circuit court

Ahmet Atalik, responsable des services agricoles de la mairie d'Istanbul, dénonce plutôt une chaîne de responsabilités. « Il y a, d’un côté, l’effet de la forte hausse des prix des carburants ou de l’électricité utilisés pour transporter et stocker les produits avant qu’ils nous parviennent. Mais il y a surtout de nombreux intermédiaires qui gonflent les prix pour le consommateur tout en faisant pression sur les agriculteurs pour qu’ils limitent leurs prix de vente. Le problème est tel que nos producteurs s’estiment heureux s’ils réussissent à rembourser leurs coûts de production ! »

Une solution, à ses yeux : développer les circuits courts – vente directe, marchés de producteurs, coopératives  – et freiner les importations de produits agricoles, en hausse constante ces dernières années.

À écouter aussi: Inflation: un Européen sur quatre se dit en situation de précarité