La Russie est à nouveau accusée de crimes de guerre en Ukraine, selon des experts indépendants devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, à Genève, en Suisse.
Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche
Plus d'un an et demi après le début du conflit, les forces russes se livrent toujours aux pires exactions sur le terrain. Le mot de génocide est même évoqué, même si les enquêteurs restent très prudents sur cette accusation.
Les experts se sont particulièrement intéressés aux zones qui ont subi, ou qui subissent, l'occupation des forces russes, notamment Kherson et Zaporijjia. Là-bas, la torture y est systématique pour toutes les personnes accusées d'être des informateurs de l'armée ukrainienne. Et elle peut aller jusqu'à la mort. Les enquêteurs évoquent également les viols de nombreuses femmes, certaines âgées de plus de 80 ans, presque devant leur famille.
« Plusieurs éléments nous interpellent »
Des crimes de guerre au milieu, peut-être, d'un génocide. Erik Møse, le président de la commission d'enquête, admet que la question n'est pas encore tranchée. « Plusieurs éléments nous interpellent. Il y a les incitations au génocide propagées par certains médias russes. Il y a aussi les déportations d'enfants ukrainiens vers les territoires sous contrôle russe. On a déjà dit qu'il s'agissait d'une violation de plusieurs normes internationales. Mais est-ce qu'il s'agit d'un élément constitutif d'un génocide ? Notre enquête continue », explique-t-il.
Si les enquêteurs ne cachent pas que les forces ukrainiennes ont commis, elles aussi, des violations des droits de l'Homme – surtout à l'encontre des forces armées adverses. Ils s'empressent de préciser : leur nombre n'a rien à voir avec les exactions commises par la partie russe. Et plus le temps passe, dit la commission, plus le fossé devient béant.
Le groupe d'enquêteurs de l'ONU s'interroge également sur certains discours véhiculés par les médias russes qui pourraient constituer une « incitation au génocide » en Ukraine, selon eux. Erik Mose, s'est dit préoccupé « par les allégations de génocide en Ukraine », avertissant que « certains propos transmis par les médias russes et d'autres médias peuvent constituer une incitation au génocide ».
À écouter aussiCARREFOUR DE L'EUROPE – Comment juger les crimes de guerre commis en Ukraine? Qui pour le faire? Et à quel moment?
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