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Un pétrolier danois attaqué par des pirates au large du Congo-Brazzaville

Un pétrolier danois sous pavillon libérien a été pris d'assaut par un groupe d'hommes armés, lors d’une attaque qui a eu lieu le week-end dernier dans les eaux internationales du golfe de Guinée, au large des côtes du Congo-Brazzaville, a annoncé mardi 28 mars son armateur. Depuis, les communications avec le navire sont interrompues et plus personne n’a de nouvelles de l’équipage.

D'après le commandant du port autonome de Pointe-Noire, Koua Ngoulou, le pétrolier Monjasa Reformer est arrivé en rade le 18 mars dernier. Chargé de fournir du carburant, il a ravitaillé comme d'ordinaire plusieurs navires privés, avant de reprendre le large il y a une semaine.

Dans la nuit du samedi 25 mars, le tanker contacte son agent de sûreté posté au port de Pointe-Noire pour le prévenir que trois hommes armés ont embarqué et pris possession du bateau.

L'équipage a juste le temps d'indiquer que ses seize membres se sont abrités dans « la citadelle », le refuge blindé du navire, et qu’il se trouve à 260 kilomètres des côtes congolaises… avant que les communications ne soient définitivement coupées.

Aucune communication ni information sur la nationalité des marins

Aucune communication avec les marins de ce ravitailleur maritime, long de 134 mètres et d'une capacité de 13 700 tonnes, n'a eu lieu depuis, affirme la compagnie dans un communiqué.

Joint par RFI, le Centre régional de la sécurité maritime en Afrique centrale (Cresmac) attend les informations de la marine française, qui a envoyé un patrouilleur sur la dernière position connue du Reformer. Mais pour le Cresmac, il y a peu de chances que le pétrolier danois soit toujours au même endroit.

L'armateur, qui emploie 568 personnes à travers le monde, a indiqué n'avoir aucune information supplémentaire à communiquer, notamment sur les nationalités des marins. Selon la presse danoise, ce ne sont pas des ressortissants du pays nordique.

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Ancien point noir de la piraterie mondiale

Route maritime cruciale bordant des pays riches en hydrocarbures, le golfe de Guinée a été pendant plusieurs années le nouveau point noir de la piraterie mondiale, s'étendant sur 5 700 kilomètres entre le Sénégal et l'Angola.

Mais les attaques ont baissé dernièrement grâce aux efforts conjoints des pays côtiers et d'États européens. Le Danemark, importante puissance de marine marchande via son géant Maersk, avait notamment envoyé une frégate à l'automne 2021. La mission avait été marquée par une fusillade avec des pirates présumés qui avait coûté la vie à cinq d'entre eux.

En 2022, seulement une vingtaine d'accrochages ont été recensés dans le golfe de Guinée, selon le Maritime Information Cooperation & Awareness Center. Il y en avait eu 52 en 2021 et 115 en 2020, selon cet organisme d'expertise en sûreté maritime basé à Brest, en France.

Depuis le début de l'année, deux attaques ont été rapportées dans la zone, la dernière le 2 mars, selon le BMI.

L'affaire du Monjasa Reformer montre que « les problèmes de piraterie au large de la côte ouest de l'Afrique sont loin d'être résolus », a estimé mardi l'Association danoise des armateurs.

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