Au Vietnam, le gouvernement prévoit de redémarrer en 2024 sa plus grande mine de terres rares. Un projet soutenu par les États-Unis et de nombreux industriels, qui cherchent à réduire leur dépendance à Pékin qui contrôle 80% du marché mondial, vital pour de nombreux secteurs stratégiques comme l’automobile, les smartphones ou les éoliennes.
Avec notre correspondant au Vietnam, Frédéric Noir
Privez les Américains de terres rares, et vous touchez leur industrie de défense. Un scénario qui inquiète le Pentagone. Et c'est une menace bien réelle : Pékin a, en effet, imposé en 2023 des restrictions à l'exportation de ces métaux, notamment utilisés dans les semi-conducteurs.
Alternative
Hanoï le sait bien et cherche à devenir une alternative pour tous ceux qui souhaitent contourner la domination de Pékin. Principal atout du Vietnam : le pays posséderait le deuxième plus grand gisement de terres rares et ces derniers restent largement inexploités, les investissements étant découragés par les prix bas fixés par la Chine en raison de son quasi-monopole.
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Mais la donne a changé, l’Occident s’inquiète et Hanoï l’a bien compris. Le pays a annoncé un vaste plan visant à produire jusqu'à deux millions de tonnes de terres rares par an d'ici 2030. Reste qu’une fois extraites, les terres rares doivent être raffinées. Et, en la matière, Pékin dispose d’une vraie longueur d’avance avec neuf tonnes de terres rares raffinées sur dix dans le monde. La Chine dispose donc d'un pouvoir de fixation des prix énorme, qu'elle n'hésite pas à utiliser pour freiner l'émergence de concurrents.
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