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[Basket] Le match se poursuit… devant le tribunal fédéral

Pour François Manti, la situation est claire : il n’y a pas d’affaire, Gréngewald a gagné le match sur le terrain. (photo Jeff Lahr)

Le choc de la demi-finale de Coupe des dames entre le T71 et Gréngewald, qui a vu finalement les Hostertoises s’imposer d’un point après réclamation, va se poursuivre devant le tribunal fédéral, mercredi soir.

Dimanche après-midi, la seconde demi-finale de la Coupe des dames proposait une véritable finale avant la lettre, entre le T71 et Gréngewald. Les deux formations européennes luxembourgeoises s’affrontaient dans un duel qui faisait saliver tout le monde. Au buzzer, le score affiche 79-78 en faveur de Dudelange. Les Dudelangeoises font la fête. Mais quelques minutes plus tard, à la suite d’une réclamation, Gréngewald obtient gain de cause et récupère la victoire avec le vrai score, à savoir 77-78 en sa faveur.

Que s’est-il passé ? Marcel Wagener, le président du T71, donne sa version des faits : «Dès le début, il y a des problèmes techniques au niveau des points marqués et du score. Et effectivement, vers la quatrième minute, on nous a donné deux points, ce qu’on ne nie pas. Gréngewald s’en rend compte et en avise le commissaire, qui conteste et dit qu’il n’y avait pas d’erreur. De notre côté, notre coach est allé plusieurs fois à la table de marque pour demander si le score était bien correct, ce qu’on lui confirme. À la fin du match, à la suite d’une vidéo de RTL, on se rend compte que Dudelange a bénéficié de deux points de trop depuis la quatrième minute. Résultat, les arbitres ne valident pas le résultat, ils corrigent le DigiBou (NDLR : le logiciel des stats) et signent le résultat en faveur de Gréngewald.»

Une personne de RTL vient me voir en expliquant que le score est faux

François Manti, l’entraîneur de Gréngewald, résume également la situation : «Les faits sont les suivants : dans les cinq premières minutes du match, la table de marque a accordé deux points à Dudelange pour un panier qui n’a jamais été marqué. À la minute où ça s’est produit, Gréngewald a contesté. Nous avons essayé de faire entendre raison au commissaire, aux arbitres et personne n’a voulu nous écouter. À la mi-temps, je retourne voir le commissaire et je lui dis que le score est faux. Et que si le match se joue à deux points, je ne sais pas comment ça va se terminer. Et que ça pénalisera une des deux équipes. Il me répond que si je ne suis pas content, je n’ai qu’à poser réclamation.» Et de poursuivre : «À la fin du match, une personne de RTL vient me voir en expliquant que le score est faux. Je lui ai demandé de m’accompagner auprès de la table de marque et de confirmer ses dires. Le commissaire et la personne à la table de marque sont allés dans les vestiaires des arbitres, ils ont vu qu’il y avait une erreur et ont rectifié la feuille.»

Les deux parties s’entendent donc à peu près sur les faits en eux-mêmes. Mais le T71 a décidé de porter réclamation. Laquelle sera étudiée d’ailleurs mercredi soir, par le tribunal fédéral. Si Dudelange ne conteste pas le résultat, il conteste en revanche le changement de résultat. Et se demande notamment si les images de RTL peuvent effectivement être utilisées pour aboutir à la décision de modifier le résultat : «Je me pose la question, je n’ai pas la réponse.» Il a du mal à comprendre pourquoi le problème n’a pas été résolu au moment où Gréngewald a porté réclamation. Voire à la mi-temps : «On aurait pu prendre quelques minutes pour tout vérifier, quitte à reprendre un peu plus tard.» Et il met surtout en avant le fait que la fin de match aurait pu être différente : «On ne coache pas de la même manière si on est un point devant ou un point derrière. C’est complètement différent.»

Autant d’arguments qui lui font dire que, selon lui, la décision la plus équitable serait de rejouer la rencontre : «Mais je ne sais pas si c’est possible. Est-ce que la FLBB peut dire « désolé, on s’est trompé et on a bouleversé la fin de match, je n’en sais rien.»

Sur le terrain, Gréngewald a marqué un point de plus que Dudelange

Forcément, Gréngewald ne partage pas, mais alors pas du tout cette opinion. Avec un argument massue qui n’est d’ailleurs pas contesté par Dudelange : «On oublie une chose fondamentale. C’est que, sur le terrain, Gréngewald a gagné le match. Mes filles se sont battues pour revenir. Et elles ont marqué un point de plus que Dudelange et ont mérité d’aller défier le Sparta en finale. Le vainqueur du match ne peut pas être quelqu’un d’autre que Gréngewald. C’est un fait. Le reste n’est pas de mon ressort», explique encore François Manti. Qui aurait d’ailleurs apprécié de voir son adversaire être aussi véhément au moment du problème : «Si le coach adverse s’était rendu compte de quelque chose, j’aurais préféré qu’il me soutienne, vienne à la table en disant qu’il y a une erreur. Le problème aurait été réglé tout de suite.»

Quant à l’argument de « si on est devant ou si on est derrière, on ne coache pas de la même façon« , il est balayé d’un revers de la main : «On ne va pas juger une situation qui n’a jamais existé et dont personne ne peut connaître le résultat. Le fait de coacher différemment ne vous garantit en aucun cas le succès. La seule chose établie, ce sont les faits. On a marqué un point de plus que Dudelange. Donc, pour moi, il n’y a pas d’affaire.»

Contactée, la FLBB se refuse à tout commentaire «jusqu’à la décision du tribunal fédéral.» Rendez-vous donc mercredi soir pour y voir, peut-être, un peu plus clair. Tout en sachant que, quelle qu’elle soit, la décision peut faire objet d’un appel. L’affaire, si tout du moins il y en a une, n’est pas encore terminée.