Luxembourg
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Examens médicaux : «Il faudrait plus de transparence dans ce système»

Isabelle Faber, la pétitionnaire, estime que les délais d’attente pour un examen médical est inhumain et que le patient doit revenir au centre des débats. (photo DR)

Isabelle Faber sensibilise sans relâche via les réseaux sociaux pour rassembler 4 500 signatures. Elle demande la garantie d’un accès utile, rapide et équitable aux imageries médicales.

La pétition 2504 est presque parvenue à ses fins. Il reste encore quelques jours pour la signer et atteindre les 4 500 signatures nécessaires pour obtenir un débat public à la Chambre des députés. Et après ? Le sujet a fait l’objet de plusieurs gros débats ces dernières années, alors celui qui s’annonce avec la pétition apportera-t-il un éclairage nouveau ? «J’ai l’impression que le patient, dans tous ces débats menés depuis des mois, est devenu l’objet et non plus le sujet. Il faut redonner une voix au patient», estime l’auteur de la pétition, Isabelle Faber.

Elle a réalisé, depuis 2014, que les délais pour obtenir un contrôle annuel s’allongeaient toujours plus. «À part les échographies que l’on peut réaliser chez les gynécologues, le plus souvent, bien équipés, pour une mammographie, une coloscopie, une IRM, une densitométrie, un scanner, et j’en passe, les délais sont longs et j’aimerais un peu plus de transparence dans ce processus», explique Isabelle Faber.

C’est «l’opacité» du système qui la dérange. «Comment sont organisés les rendez-vous ? Pourquoi les dames de moins de 50 ans et de plus de 75 ans sont les plus mal servies, dans la mesure où il leur est difficile d’avoir un rendez-vous dans des délais raisonnables ?», ajoute-t-elle.

Pour elle, cette attente est inhumaine. «À partir du moment où on a une ordonnance pour un examen parce qu’il y a une suspicion, on ne vit plus, on survit. Et c’est systémique, je le sens, tout l’entourage en souffre», déclare Isabelle Faber, qui a exercé pendant 13 ans au sein du groupe de support psychologique du CGDIS. «Je me demande si on ne ferait pas mieux de rendre les hôpitaux aux malades. Il n’y a pas assez de radiologues, pas assez de personnels soignants et il est temps de mettre un peu de lumière dans cette opacité», dit-elle.

Comment les services médicaux savent-ils si le patient attend depuis huit mois ou un an quand il arrive à son examen ? Existe-t-il des statistiques sur cet aspect du problème ? La réponse est oui, un tableau avait été publié dans une réponse à une question parlementaire par le ministère de la Santé. «D’où viennent ces chiffres ?», interroge Isabelle Faber, qui espère obtenir des réponses claires grâce à cette pétition.

Elle ne veut pas non plus d’une médecine de deuxième classe qui, à son grand regret, existe déjà. «Ceux qui ont les moyens se rendent à l’étranger pour se payer un check-up complet et contourner les délais d’attente. Donc, on a déjà cette médecine de classe», constate la pétitionnaire.

Question de relations

Il existe une autre forme de discrimination, selon la pétition. «Il existe une discrimination entre patients ayant déjà souffert d’une pathologie et les sujets « sains », les délais pour les uns étant encore plus longs que pour les autres. Si entre le jour d’une prescription d’un examen de détection et le jour où on passe cet examen s’écoulent parfois 18 mois, les efforts de détection d’une maladie sont réduits à néant et on fait payer au patient avec sa vie, et en tout cas avec sa santé, cette carence», décrit le texte de la pétition. Toute suspicion d’une pathologie doit être considérée comme une urgence et doit être traitée comme telle.

«Le Luxembourg connaît une pénurie d’appareils d’imagerie médicale aggravée par la discussion sur le droit pour un cabinet privé de les exploiter en dehors d’un hôpital», constate amèrement la pétitionnaire. Même si les appareils étaient en nombre, le problème des délais d’attente ne serait pas résolu pour autant, souligne en substance Isabelle Faber.

Rien ne garantit que le délai dans lequel le patient pourrait en bénéficier soit suffisamment court pour permettre une détection précoce et, partant, lui donner droit à un traitement rapide.

La pétitionnaire aimerait aussi pointer du doigt l’inégalité d’accès à l’imagerie «en fonction de la plus ou moins bonne connexion du médecin traitant avec les services d’imagerie, voire de l’existence d’un « Promi-Bonus » permettant lui aussi d’écourter les délais», dénonce le texte de la pétition.