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L’ONU critique le nouveau code indonésien « incompatible » avec les droits humains

Le rétablissement d'une peine de prison pour "insulte au président", actuellement Joko Widodo, fait partie des mesures critiquées. (Photo AFP)

Les Nations unies ont exprimé leur inquiétude jeudi après une révision du code pénal en Indonésie dont plusieurs nouveaux articles paraissent « incompatibles avec les libertés fondamentales et les droits humains ».

Tout en saluant l’effort de « modernisation » du cadre légal indonésien, qui datait de l’époque coloniale néerlandaise, le bureau des Nations unies en Indonésie s’alarme de nombreux points du texte approuvé mardi par le parlement de l’archipel d’Asie du Sud-Est. « Certains articles ont le potentiel de criminaliser le travail journalistique et d’entraver la liberté de la presse », relève-t-il dans un communiqué.

D’autres auront un effet discriminant sur « les femmes, les jeunes filles, les garçons et les (membres des) minorités sexuelles ». Des articles pourraient « affecter négativement les droits à la santé sexuelle et reproductive, le droit à la vie privée, et exacerber les violences de genre et les violences fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité sexuelle », poursuit le bureau.

En outre, ils pourraient « légitimer les attitudes sociales négatives contre les membres des minorités religieuses (…) et déboucher sur des violences à leur encontre ».

Un danger pour la communauté LGBTQ

Le nouveau code pénal, qui devrait entrer en vigueur dans trois ans, punit notamment les relations sexuelles extramaritales ainsi que la cohabitation des couples non-mariés. Ces nouveaux articles risquent aussi de mettre en danger la communauté LGBTQ, dans le pays qui n’autorise pas le mariage entre personnes du même sexe.

Le code interdit à quiconque de « montrer ou d’offrir » des contraceptifs, comme des préservatifs, à des mineurs âgés de moins de 18 ans. Il risque aussi de limiter les droits politiques et religieux, avec plusieurs nouveaux articles sur le blasphème, déjà un crime en Indonésie, qui élargissent sa définition.

La peine de prison pour « insulte au président » rétablie

La réforme punit en outre d’un maximum de quatre ans de prison la diffusion d’une idéologie « contraire au Pancasila » – l’idéologie officielle indonésienne, qui met l’accent sur l’unité et le respect des minorités ethniques et des six religions officielles. Les journalistes pourront aussi être poursuivis pour publier des informations « qui peuvent inciter aux troubles publics ». Et il rétablit dans le code une peine de prison pour « insulte au président ».

Les Etats-Unis se sont dit préoccupés par un recul en matière de droits humains et ont mis en garde contre les possibles conséquences économiques de l’application du code en Indonésie. L’Australie a indiqué « chercher à obtenir des éclaircissements » sur le nouveau texte.