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Un foyer, pas un refuge

Vingt ans, c’est le temps de ma réflexion avant d’enfin me décider à adopter mon chat. OK, c’est peut-être un peu long. Pas question de faire les choses à la légère. Je devais m’assurer que je ne rendrais pas mon futur petit fauve plus malheureux en lui offrant un foyer qu’en le laissant aux bons soins d’un refuge.

Adopter un animal domestique n’est pas une décision à prendre par-dessus la jambe, même si vingt ans, c’est excessif, je vous l’accorde. On parle d’un être vivant qui a un cœur sous la fourrure et qui, même s’il n’est pas doué de parole, a des sentiments et peut, tout comme nous, être triste, blessé ou traumatisé.

Alors adopter un animal en se disant que si ça ne fonctionne pas, on l’emmènera au refuge, cela ne rassure que les esprits peu scrupuleux. Un animal, ce n’est pas un bien de consommation ou un accessoire de mode qu’on troque ou qu’on jette parce qu’il ne nous convient plus ou parce qu’on se rend compte que s’en occuper coûte du temps et de l’argent.

Les refuges débordent d’animaux adoptés sur un coup de tête sans réfléchir aux conséquences. Non, les chats n’aiment pas la solitude. Oui, un berger belge demande énormément d’attention et de dressage. Les rats aussi. Les serpents mangent des bébés souris. Et à quoi bon avoir un pauvre lézard tout seul dans un terrarium qui finira par mourir sur sa branche sans qu’on s’en rende compte. Il hiberne, le pauvre.

Cacahuète, 18 mois; Tommy, 2 ans; Daisy, 20 mois; Ringo, 18 mois… Ils ont la mine triste sur les annonces comme les 500 chats, 200 lapins et les amis canins adoptés en masse pendant le confinement. Ils sont adorables, mais n’ont pas fait l’affaire. Le covid passé, on s’en est débarrassé comme de toutes les bonnes résolutions sur un monde différent.

Et les refuges se retrouvent dans une situation inédite. Ce sont des poncifs, des discours de miss, comme la paix dans le monde ou le fait de rouler bourré, mais on ne les répétera jamais assez. Surtout avant Noël où des chiots et des chatons se retrouvent souvent sous le sapin. Réfléchissez, adoptez, aimez. C’est tout bête !