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Un Mosellan lance un appel à l’aide pour son fils emprisonné au Maroc

Thomas Clausi est détenu à Casablanca depuis le 23 décembre 2021. Photo RL /Maury GOLINI

Le père d’un Mosellan de 20 ans a réclamé vendredi la libération de son fils, incarcéré depuis une dizaine de mois au Maroc où il s’était installé et dont le projet de créer une néo-banque en Afrique a tourné au cauchemar.

« C’est un drame (…) Il est en détention à 20 ans, il devient fou », a expliqué Joseph Clausi, le père de Thomas Clausi, un jeune entrepreneur originaire de Metz.

Son procès devant la justice marocaine a été reporté « seize fois ! Il repasse le 6 octobre, mais ça va encore être reporté », se lamente son père, qui redoute que son fils soit pris dans un « engrenage ».

« Il est détenu à Casablanca depuis le 23 décembre 2021 » après avoir été arrêté « suite à une plainte d’une Française résidente au Maroc, qui lui a vendu une voiture de luxe contre un paiement en bitcoins (près de 400 000 euros), a précisé l’avocat marocain du jeune homme, Me Mohamed Aghnaj.

Son client est poursuivi pour « escroquerie », « paiement avec une monnaie étrangère sur le territoire marocain » et dans une seconde affaire pour « destruction d’un document bancaire », « un chèque reçu contre une somme de bitcoins qu’il a vendus à une autre personne », détaille le conseil.

Cette dernière charge pourrait lui valoir « la peine la plus lourde, entre 5 à 10 ans de prison », même si la poursuite n’a selon Me Aghnaj « aucun sens » : il a « simplement déchiré un chèque après avoir encaissé son montant suite à une transaction financière ». Quant à l’usage des bitcoins, il risque de payer une amende, même si selon Me Aghnaj, « il n’y a pas de loi explicite » contre « l’usage des cryptomonnaies au Maroc ».

Les douanes, pour lesquelles l’usage d’une cryptomonnaie relève du transfert illégal de fonds, lui réclament l’équivalent de 3,7 millions d’euros, explique Joseph Clausi, un ancien employé de banque au Luxembourg qui dit avoir dû partir travailler au Qatar « pour payer les frais » de justice de son fils.

Bac en poche, Thomas, qui a « la fibre du commerce », s’était installé au Maroc où il avait lancé un projet de néo-banque, Africa-Pay, explique M. Clausi.

Les premiers temps en prison ont été très difficiles (« plus de 40 dans une cellule, une douche par semaine »), avant de s’améliorer, notamment grâce à l’intervention du Consul d’Italie, Thomas étant franco-italien, poursuit-il.

Me Aghnaj pointe « une erreur de procédure » : il a été déféré devant un tribunal de première instance qui ne s’est déclaré incompétent que « fin juillet 2022 », estimant que les faits devaient être jugés par une chambre criminelle.

Un autre Français, étudiant de 21 ans, Sébastien Raoult, est détenu depuis le 31 mai au Maroc à la demande des États-Unis qui l’accusent de cybercriminalité.