Le réseau social veut "revenir aux sources" loin de Facebook ou Instagram. Photo : Hoplr
Sept communes du pays se sont lancées depuis plusieurs mois sur l’application : une plateforme d’échanges entre voisins et communes.
Recréer un lien de proximité dans un monde en constante mutation, tel est l’objectif de la nouvelle plateforme digitale Hoplr, qui s’étend depuis un an maintenant aux quatre coins du Grand-Duché. Un réseau social «hyper local», qui veut concurrencer les plus grands, comme Facebook ou Instagram, en proposant un contenu où voisins et communes peuvent interagir facilement.
Holpr, c’est avant tout une demande de l’association luxembourgeoise ASTI (Association de soutien aux travailleurs immigrés) qui cherchait un outil de cohésion sociale, permettant aux nombreux étrangers du pays de se sentir aussi chez eux, de participer à la vie de leurs quartiers, faisant fi des problèmes linguistiques. «Créer du lien entre Luxembourgeois et non-Luxembourgeois», appuie Salomé Etienne, membre de la start-up belge.
Redange et Lintgen dans deux semaines
Sept communes du pays ont déjà franchi le pas : Strassen en premier, il y a tout juste un an, mais aussi Bettendorf, Hesperange ou tout récemment Junglinster et Luxembourg. «La demande est très forte. Nous comptons par exemple plus de 700 inscrits en quelques semaines à Junglinster. Nous avons également le canton de Redange et Lintgen qui vont nous rejoindre dans deux semaines», glisse la responsable client francophone.
Mais concrètement, comment ça marche ? L’application se divise en deux parties : un accès “quartier”, qui permet aux résidents d’interagir, de publier leurs messages, de créer une activité ; et un “tableau de bord”, réservé exclusivement à la commune, pour lui permettre d’échanger avec les riverains, en annonçant des travaux de voirie par exemple ou de faire des propositions.
Un quart des ménages déjà inscrits
«L’accès quartier est complètement gratuit, privé et sécurisé. Il est surtout limité en fonction de votre adresse. Les communes ne voient pas ce qui se dit dans les quartiers, et les données des riverains sont respectées», explique Salomé Etienne. L’objectif est avant tout d’offrir un “cocon” aux habitants d’un même quartier, loin des fils d’actualité trop denses des grands réseaux sociaux où l’information se trouve souvent noyée sous le flux.
Une solution qui permet de communiquer avec son voisinage, en proposant de l’aide, en annonçant des événements ou en s’informant. Et ça marche : sur les 7 communes du pays déjà partenaires, “un quart des ménages” s’est inscrit sur l’application en seulement quelques mois, selon les chiffres de la start-up.
Disponible… en luxembourgeois
Les plus sceptiques diront qu’il suffirait d’aller sonner à la porte d’à côté et de communiquer de vive voix avec ses voisins. Là aussi, Salomé Etienne apporte une réponse : “Beaucoup de gens n’osent pas aller déranger leur voisin. Certains ne parlent même pas la même langue. Il est plus facile d’établir un premier contact virtuellement, pour ensuite se rencontrer hors ligne », glisse-t-elle dans un sourire.
L’application est en effet disponible en plusieurs langues, y compris le luxembourgeois et propose une fonctionnalité de traduction des messages, très pratique dans un pays aussi cosmopolite que le Luxembourg.
“Ça manquait clairement”, fait savoir une néo-habitante de la capitale, présente à la réunion d’information de la Ville pour le déploiement de l’application, il y a quelques jours au Tramsschapp. “Je viens d’arriver dans mon quartier et cela va vraiment m’aider à élargir mon réseau.”
L’accès au digital est l’un des problèmes majeurs du XXe siècle, avec en première ligne, les personnes âgées. Le déploiement d’un tel réseau social dans les villes peut poser quelques difficultés à ceux qui ne maîtrisent pas vraiment les outils.
Pour les aider, Hoplr a déployé un “service de conciergerie de quartier”, qui permet aux plus jeunes de devenir une sorte de “relais” de leurs aînés, en leur proposant de poster eux-mêmes des messages pour eux et les informant des propositions soumises par la municipalité.
Retrouvez toutes les informations sur le site d’Hoplr.
